Qarawella, village partenaire de Ninive Horizon, pourrait être le lieu d’un beau projet. Cependant, malgré l’enthousiasme des autorités locales et de notre ONG, sa réalisation est en attente…
Un village en difficulté
Le village de Qarawella est coincé entre les montagnes du nord de l’Irak et la frontière avec la Turquie. C’est un joli village d’une centaine d’habitants, anciens arméniens ayant fui les persécutions turques. Un village finalement reconstruit il y a une dizaine d’années après les persécutions de Sadam Hussein. Les familles y vivent pauvrement. Les emplois se font rares, obligeant la plupart des jeunes à travailler dans les usines de pétrole de la région et à être employées comme militaires ou fonctionnaires pour l’état kurde. Les champs de blé entourant la ville sont gérés par la mairie, et le maigre revenu est distribué entre toutes les familles. Pourtant le village est en bordure du Khabour, une rivière coulant toute l’année, rendant la région propice aux plantations. Autrefois, une partie des terres donnaient des pastèques réputées dans tout le pays. Aujourd’hui, ces terres ne leur appartiennent plus. Leurs actions pour les récupérer n’ont porté aucun fruit.
Un verger pour créer de l’emploi
L’équipe des volontaires de Ninive Horizon a passé de nombreux jours dans le village à discuter, débattre et comprendre les autorités et les villageois. Suite à cela, un projet a émergé : faire une plantation de figuiers et de pommiers dans un champ au nord du village, irrigué par un système de goutte-à-goutte avec l’eau du Khabour. Les figues et les pommes étant ensuite vendues dans les villes proches : Zakho et Duhok. La plantation donnerait un surplus d’argent pour les habitants et permettrait de créer des emplois pour les jeunes et de les faire s’investir à nouveau dans la vie locale.
Un référendum perturbateur
Fin octobre, la situation du nord de l’Irak s’est compliquée. Les volontaires de Ninive Horizon ont dû geler le projet dans le village. Effectivement, Qarawella est situé dans la région autonome Kurde, dans une zone stratégique, proche de plusieurs exploitations de pétrole, du passage en Syrie du pipeline de Kirkuk et de l’unique post frontière avec la Turquie. Les kurdes ayant demandé leur indépendance par un référendum non accepté par le gouvernement irakien, l’armée irakienne a réinvesti de nombreux territoires disputés entre les arabes et les kurdes. Le danger étant omniprésent, les habitants de Qarawella nous ont conseillé de ne plus revenir. Le village est alors devenu inaccessible pour notre équipe.
Un projet qui reste en mémoire
Aujourd’hui, Qarawella est toujours un lieu plein de promesses. Alors que l’équipe des volontaires est revenue en France, la population et les autorités locales espèrent toujours la reprise de ce projet lorsque la situation politique sera stabilisée. Toute l’équipe Ninive Horizon chérit l’espoir de revoir un jour ses habitants et de réaliser ensemble le projet imaginé.
