Qarawella, village oublié entre les montagnes du Kurdistan et la frontière turque, nous fait découvrir les méandres de son histoire, de sa géographie et de son agriculture.
C’est un trou de verdure où chante une rivière.
L’eau vive du Khabur, toujours alimentée par les glaciers et sources du sud-est de l’Anatolie Orientale, donne à Qarawella une teinte verte toute l’année. Le petit village reculé est depuis des années un lieu où ses habitants peuvent grandir, vivre et passer la fin de leurs jours paisiblement. Les jeunes travaillent dans les usines de pétrole non loin pour aider leur famille. Quant aux plus vieux, ils s’entraident pour subsister avec ce qu’il leur reste de terre à cultiver. Effectivement, l’histoire de la région n’a pas été clémente avec Qarawella et ses habitants.
Accrochant follement aux herbes des haillons d’argent.
A Qarawella, la culture est propice pour divers légumes et fruits. Le Mokhtar nous dit que les meilleures pastèques d’Irak y poussaient. L’eau abondante de la rivière pouvait donner suffisamment d’eau aux pastèques pour qu’elles soient délicieuses. Maintenant, la terre ne leur appartient plus… A deux reprises, les champs qui donnent sur la rivière leurs ont été volés, leur laissant pour lot de consolation une maigre bande de terre trop élevée pour irriguer le reste de leurs champs. Une récolte par année n’est pas suffisante pour nourrir un village entier. Alors, les habitants partagent les jardins potagers en attendant que l’Etat paye les récoltes, impayées depuis quelques années.
Où le soleil, de la montagne fière luit.
Au Sud de Qarawella, les chaînes de pics du Kurdistan s’arrêtent. Ils bloquent le vent violent et sec venu des plaines de Ninive. Aux pieds commencent les terres en jachère du village. Après la rivière de Khabur, des champs à perte de vue : ce sont ceux des Turcs. Tous verts, jaunes de blé prêt à cueillir. L’eau ne doit pas y manquer, puisque les récoltes saisonnières sont en Mars et Avril. Une telle différence nous choque, Qarawella a perdu son agriculture et son identité.
C’est un petit val qui mousse de rayons.
Le soleil est parfait pour voir les plantes grandir rapidement. Pourtant les conditions géographiques ne sont d’aucune aide. A cause de son histoire et du contexte actuel, l’agriculture n’est plus un gage d’avenir. La plupart des jeunes partent et ne reviennent plus, ceux qui restent ne rêvent que d’une chose : des pâturages plus cléments. Le village se vide à mesure que les hommes grandissent et vieillissent, cela semble inévitable. Ninive Horizon veut renverser la situation et donner à Qarawella la possibilité de voir sa terre à nouveau prospère.